Babylon Zoo

C'est dans Babylon Zoo que le productif Jas Mann réconcilie les contradictions de son passé et les enveloppe de feuilles et de chrome. Le nom lui-même mélange les années de son enfance en Inde et le zoo urbain de son adolescence à Wolverhampton. Ce n'est qu'un nom mais c'est aussi une bannière sous laquelle Jas Mann peut présenter une parade de mélodies agressives et jouer un jeu sérieux. Les prétentions ne lui ont pas fait trop mal jusqu'à maintenant. « The Boy With The X-Ray Eyes », appelé ainsi en raison de ses yeux bleus ahurissants, n'aurait pu rêver d'un meilleur départ.

Le premier single de Babylon Zoo, Spaceman, paru en janvier 1996, a été le single d'un nouvel artiste qui s'est vendu le plus rapidement de tous les temps en Angleterre et la chanson de EMI qui a atteint les plus hauts sommets depuis « She Loves You » des Beatles. En plus de s'être écoulé a plus d'un million d'exemplaires au Royaume-Uni, le single a atteint la première position presque partout en Europe.

Jas est né en Angleterre de parents sikh et a été élevé entre le Temple et la télévision. « Je crois que j'ai pris les aspects positifs des deux cultures plutôt que de prendre les aspects négatifs », affirme-t-il à propos de son passé anglo-asiatique. « J'ai aimé le fait que je n'étais pas unidimensionnel. J'aime les choses comme ça, cela permet de garder l'esprit ouvert. Je veux que cela ait une influence positive sur ma musique. »

La première aventure musicale pour Jas a été d'être le chanteur du groupe indie « groovadelic » de la fin des années 1980 The Sandkings. Ils ont fait une tournée avec The Wonder Stuff et The Happy Mondays et Jas a gagné une solide réputation en tant que chanteur adolescent dieu du sexe aimant plonger dans la foule. Mais deux ans dans une camionnette étaient assez. Le besoin de Jas d'avoir des moyens d'expression visuels et musicals l'a ramené à Wolverhampton au début des années 1990, où il a collaboré à un projet avec des amis.

En essayant de trouver un moyen de sortir du zoo industrialisé et en étant inspirés par Francis Bacon, ils ont bâti l'environnement artificiel de New Atlantis Productions en remplissant un édifice tombé en désuétude d'art cinétique, de léopards argent et de photos aériennes de l'endroit où ils vivaient. En plus de cet art chaotique, dans le studio qu'il a bâti lui-même abritant une forêt tropicale intérieure, Jas a mis sur pied son environnement musical unique rassemblant des Mac, des Marshall, de l'art, du rock ‘n' roll, de la lumière et des ombres et bien d'autres choses qui dépeignent ses expériences du 21e siècle.

En jouant lui-même de tous les instruments, il a incorporé dans le pot-pourri les émissions de télévision de science-fiction britanniques, les films de série B, Mondrian, Orwell, HG Wells, la libération animale, la philosophie et le plaisir et a produit des hymnes de rock astral qui font partie de son premier et excellent album, The Boy With The X-Ray Eyes, qui est post-Bowie, post-grunge et post-impressionniste.

« Voici comment je perçois la musique : je la crée, je la ressens puis je la lance et c'est terminé », déclare Jas. « Si les gens veulent participer à l'expérience Babylon Zoo et à toute la perspective qui se trouve derrière, libre à eux. S'ils ne veulent pas et qu'ils désirent seulement voir la façade, c'est tout aussi important. Il s'agit de musique à cinq dimensions. Il y a divers aspects et vous pouvez y trouver différentes choses. En même temps, la raison principale pour faire tout cela est de connaître du succès. »

Roger Morton 1996

Merci à Olivier Laplante pour la traduction de ce texte en français.
Sans lui, cela n'aurait pas été possible. Email.
 

Citation de Jas Mann :

Je crois que c'est en partie positif et en partie négatif, et c'est ce que je recherchais. Comme pour tout grand film, je pense que le nom met en place un point commun, une philosophie sur la façon dont le film se développe. Je suis confronté à l'évolution et à nous-mêmes, ce que nous étions dans le passé et ce que nous serons dans le futur et à toute cette approche d'écriture futuriste.

Je voulais utiliser le mot « Babylon » parce qu'il existait avant l'époque des égyptiens; il s'agissait d'un paradis où tout le monde était libre et égal. Puis, le mot « Zoo », qui est peut-être notre société, cette jungle en béton géométrique où nous vivons. Nous sommes prisonniers de nos boîtes. Notre voiture, notre maison, notre bureau. Nous vivons dans des boîtes à chaque moment de la journée. Nous sommes confrontés aux deux, comment nous avons évolué du paradis jusqu'à un paradis supposé être moderne, mais est-ce le cas? C'est le genre de sensation que je voulais qui transparaisse dans le nom. **

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